Un regard original sur le blessé d'abandon

01/09/2017

L'entourage du blessé d'abandon le perçoit souvent dans l'un des trois profils exposés ci-après (1).

Le « dépendant »

Totalement dépendant d'un parent ou conjoint, il ne peut imaginer pouvoir vivre sans lui et est terrifié à l'idée de le perdre. Il vit dans l'angoisse, camoufle, simule, se tait pour ne pas prendre le risque d'être abandonné. Les symptômes qui s'expriment le plus dans ce profil sont ceux liés au besoin d'amour absolu (fusionnel par ex.) et parfois à la jalousie. Dans la loi du « tout ou rien » affectif, le dépendant fait le choix du « tout », se rendant lui-même victime de la relation. Ceci l'amène souvent à basculer (après un certain temps) dans le profil « abandonnant », accusant alors son proche d'être son bourreau égoïste, incapable de donner « tout ».

L'« abandonnant »

Il se perçoit continuellement incompris, mal aimé par son conjoint ou maltraité affectivement par un parent, qu'il voit comme son bourreau. Dans la loi du « tout ou rien » affectif, l'abandonnant exige de son proche la réciprocité impossible du « tout ». Il oscille donc entre le « tout » qu'il pense devoir à son proche, et le « rien » que son proche négligent mériterait. Le type de blessé d'abandon (selon G. Guex) influe énormément sur la façon dont l'abandonnant s'exprime dans la relation :

  • Les symptômes les plus significatifs chez l'abandonnant négatif-agressif sont ceux liés à l'agressivité, l'intempestivité et la vengeance contre le proche, ainsi que le contrôle de ce proche (pour le rendre - enfin ! - aimant),
  • Les symptômes les plus significatifs chez l'abandonnant positif-aimant sont ceux liés à la souffrance exprimée, la tristesse et les pleurs (effet « caliméro »).

L'abandonnant provoque paradoxalement la rupture directement (en quittant) ou indirectement (en étant odieux avec son proche), par peur inconsciente d'être abandonné.

Le « solitaire »

Il a résolu définitivement sa peur d'abandon et sa souffrance associée par la protection ultime la plus efficace : en refusant de nouvelles relations affectives, en refusant d'aimer. Il (sur)vit donc seul, et ne prend plus le risque d'aimer. Dans la loi du « tout ou rien » affectif, le solitaire fait le choix du « rien ».

Des profils temporaires et changeants

Le profil n'est pas figé dans le temps : le blessé d'abandon passe de l'un à l'autre selon sa perception de douleur vécue dans sa relation affective avec son parent ou conjoint.

Chronologiquement, les débuts d'une relation affective le place plutôt dans le profil « dépendant », avant de passer à l' « abandonnant » lorsqu'il juge que son proche n'a pas été à la hauteur (ce n'est qu'une question de temps).

Ce n'est qu'après de nombreuses relations « quittées » que le blessé d'abandon s'enferme dans le profil « solitaire », à moins qu'il ait réussi à prendre conscience de sa blessure entre temps, naturellement, ce que tout le monde (et plus particulièrement ses proches) lui souhaite.

(1) Peur d'abandon de l'AAPEL (Association d'Aide aux Personnes avec un Etat Limite)

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