Définitions

L'abandonnique, appelé sur ce site le "blessé d'abandon", peut se définir succintement de la manière suivante : "Je veux être (toujours plus et mieux) aimé, et je ne parviens pas à risquer de l'être (car alors possiblement abandonné)"

Types d'abandonnique

Source : Le syndrome d'abandon de G. Guex

G. Guex distingue deux types extrêmes de blessé d'abandon :
- le négatif-agressif, dominé par la rancune de n'avoir pas été (et ne pas être) aimé ;
- le positif aimant, avant tout en quête d'amour ;
Avec tout l'arbitraire inhérent à un classement, et l'existence de types intermédiaires entre ces deux extrêmes.

Le complexe d'abandon

Source : Les complexes personnels de R. Mucchielli

L'abandonnisme est également appelé complexe d'abandon. La définition du complexe personnel (en général) enrichit la compréhension du blessé d'abandon.

Complexe

1. Excessif, l'action ou la réaction dépassent de beaucoup les conditions réelles de la situation (du fait du besoin absolu d'amour pour le complexe d'abandon) ;
2. Intempestif, déclenché sur très faible stimulus, le détail est sorti de son contexte et érigé en excitant absolu ;
3. Stéréotypé, la même séquence comportementale réactionnelle se joue, un scenario fixe si on prend en compte la forme et l'intention ;
4. Répétitif, le complexe tire toujours de l'expérience les éléments de son renforcement et oublie les expériences contraires.

(Résumé réalisé à partir de la source)

Le trouble de l'attachement

Source : Théorie de l'attachement de J. Bowlby ; Les modèles d'attachement de S. Goldberg et D. Benoît

L'attachement est un lien fort et durable qu'un enfant développe pour sa figure d'attachement (FA). A partir de la théorie de l'attachement, M. Ainswoth et M. Main développent les modèles de l'attachement :

Modèles de l'attachement applicables au nourrisson

• Attachement sécurisant : la FA répond à la détresse de l'enfant avec sensibilité ;
• Attachement insécurisant :
• Evitant : la FA répond à la détresse de l'enfant en le rejetant, l'enfant ne réagit pas à la séparation, il évite d'exprimer son besoin de réconfort et de protection en situation de détresse modérée ;
• Résistant : la FA répond de façon inconsistante et imprévisible à la détresse de l'enfant, l'enfant est hyper-sensible et réagit par une grande détresse, est difficile à consoler, n'explore pas son environnement ;
• Désorganisé : la FA manifeste des comportements inhabituels et à la limite effrayants en présence de l'enfant, l'enfant a des stratégies d'adaptation à la séparation ou la réunion qui échouent (détournent la tête en s'approchant de la FA, reste figé, a des postures étranges).

Modèles de l'attachement applicables aux adolescents et aux adultes

• Attachement autonome (sécurisant chez l'enfant) : l'adulte valorise les relations, est souvent indulgent à l'égard des soins moins qu'optimaux, est en paix avec ses imperfections et celles des autres, et est cohérent et objectif lorsqu'il décrit les expériences de son enfance ;
• Attachement dépendant :
  
• Préoccupé (résistant chez l'enfant) : l'adulte devient très attaché aux détails de l'enfance, a de la difficulté à présenter une vision claire de son passé, a tendance à être préoccupé par les expériences de son enfance, semblant souvent trop chercher à plaire à ses parents, n'est pas en paix avec ses imperfections ou celles des autres ;
• Distanciant (évitant chez l'enfant) : l'adulte a tendance à en dire peu au sujet de ses expériences d'attachement pendant l'enfance, donnant souvent des réponses courtes sans grand contenu en insistant sur son incapacité à se souvenir tout en présentant des récits exagérément positifs des expériences de sa petite enfance, a aussi tendance à minimiser les répercussions des relations clefs de son passé ;
• Irrésolu (désorganisé chez l'enfant) : l'adulte manque de résolution dans le deuil d'une perte significative ou d'un trauma, peut présenter de la confusion entourant un décès ou un trauma, de la confusion au sujet de la permanence d'un décès, ou un sentiment d'être possédé par la personne décédée ou abusive.
  

La théorie de l'attachement présume que les modèles d'attachement durent toute une vie (mais des études longitudinales récentes montrent une situation plus nuancée).